Festival en Othe /et en notes.
Pour fêter sa 25e édition, le festival en Othe et en Armance a mis les petits plats dans les grands en proposant une trentaine de concerts pétillants, se dégustant sans modération du 2 au 18 juillet sur le département de l’Aube et de l’Yonne. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pays du cidre m’a transporté dans une bulle onirique et festive. L’espace d’une soirée, je me suis immergé dans cet univers unique en son genre.
Le festival en Othe se compose de 3 temps forts :
- « Les jours Maboul » représentant le temps fort du festival avec deux grandes soirées concerts à Aix-en-Othe et des têtes d’affiches séduisantes (Frero Delavega, Ben l’Oncle Soul cette année pour ne citer qu’eux).
- Le « Festi’ Coccinelle » désireux d’initier les plus jeunes à la musique par un festival à leur image et au travers d’activités et d’animations artistiques.
- Et puis ce fameux Cabaret Itinérant, l’essence même du festival, ayant pour ambition d’importer la culture dans les campagnes. De tous horizons, de tous styles, l’art dépassait enfin les frontières d’un monde citadin.
Le champ /chant de la marquise
Afin d’assister au concert de « La Marquise », je me suis rendu à Bercenay-en-Othe où le cabaret itinérant fait déjà halte depuis des années. Situé à une vingtaine de kilomètres de Troyes, il dissimule un centre de télécommunications spatiales (une bonne vingtaine d’antennes paraboliques tentent en vain de se fondre dans le décor). Dans cette ravissante commune d’environ cinq cents habitants et baignée par les champs, je recherche désespérément le réseau mais peu m’importe, toute mon attention sera accaparée par un duo d’artistes enjoués.
Le chanteur, c’est Daniel Ferrat. Il nie tout attachement à un certain Jean mais s’amuse bien à semer le trouble en reprenant « Ma Môme » de ce dernier. A ses côtés, Richard Giusti, manie aussi bien la guitare électrique que la contrebasse. C’est avec ces deux compères que je comptais bien voyager et mon souhait fût exaucé car ils ont décidé de ne pas rester en place. Ayant compris la quintessence même de ce cabaret, le groupe m’a fait partir l’espace d’une heure et demie à grands coups de TGV pour « s’tailler de Millau » et aller à la rencontre de ces merveilleux Belges (« J’aime les Belges »).


Mais si « la Marquise » dresse ici un portrait élogieux, la plupart de son répertoire s’apparente à un plaidoyer sur la dérive du monde. Notre glorieuse patrie en prend pour son grade dans une amusante lettre au président (« couacs dans la république »), quant à la grande distribution, elle prend aussi cher que le coût de la vie.
Drôles, spontanés, Daniel Ferrat et Richard Giusti font passer leurs messages en jouant la carte de la communion avec le public, qui tout comme moi, a été largement conquis. Alors oui … « Tout va très bien Madame la Marquise » (au sens propre bien sûr !). « La Marquise » mélange habilement les genres, passant du swing au rock, du pop au funk, et manie aussi bien les afterbeats que le beatbox… mais elle n’oublie jamais ses classiques. L’aparté de contrebasse sur le célèbre « qui a tué grand-maman » de Michel Polnareff restera pour moi le meilleur moment de la soirée.

