L’exposition « Explore Mars » mise en valeur à l’occasion de la Fête de la Science
Rédiger un article scientifique, cela représente pour moi un défi encore jamais relevé ! Voilà qui est chose faite aujourd’hui grâce à ma participation à des démonstrations pédagogiques, ludiques et savantes données à l’occasion de la Fête de la Science, le week-end des 14 et 15 octobre au Muséum d’Histoire Naturelle à Troyes où la lumière ocre du soleil dans les flamboyants feuillages de l’automne sonnait comme une invitation à rejoindre la planète rouge.
Si de telles associations d’imagerie mentale permettent de faire divaguer mon esprit vagabond pour faire se répondre les couleurs, n’en déplaise à Baudelaire, cela ne fonctionne pas pour les sons !
Allô la Terre ?
Le saviez-vous ? Réponse en un faux syllogisme qui a juste l’air d’en être un (que Socrate me pardonne et que Magritte soit salué au passage).
Le son a besoin de molécules d’air pour se propager. Or il n’y a pas d’air sur Mars. Donc vous pourrez vous époumoner autant que vous voudrez, vous ne parviendrez pas à vous faire entendre. Et inutile de croire que votre interlocuteur est sourd. D’autant que vous ne vous entendrez pas vous-même.
Expérience n°1 :
Faire sonner un réveil et prendre conscience de la perception du son par nos oreilles terriennes. Placer le réveil sous une cloche et se rendre compte que le son est toujours perceptible, car il y a aussi de l’air sous la cloche. Puis, avec un appareil dédié, aspirer tout l’air de la cloche. Et là, surprise, nous n’entendons plus rien ! De quoi être complètement sonné et abasourdi par cette expérience inhabituelle !
Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? (Non, Arletty n’est jamais allée sur Mars…)
Le saviez-vous ?
Mars, à l’instar de la Terre, possède une atmosphère. Seulement, elle n’est pas respirable : elle est composée à 95% de CO2 (dioxyde de carbone).
Expérience n°2 :
Placer dans un saladier une quantité suffisante de bicarbonate de soude. Y verser du vinaigre. Des bulles se forment, traces tangibles de la présence de CO2.
Prendre un flacon à bulles. Souffler des bulles au-dessus du saladier. Les bulles lévitent !
Puis avec un Bécher, récupérer du CO2 présent dans le saladier et le renverser sur une bougie allumée : la flamme s’éteint ! L’oxygène étant nécessaire à la combustion, le fait de l’étouffer par du CO2 annihile la flamme.
Rouge rubis, rouge écarlate, rouge carmin, rouge coquelicot ?
Mars se trouve-t-elle dans sa période rouge comme l’a été Picasso ? Est-ce une coquetterie artistique ? Que nenni, bien entendu.
Le saviez-vous ?
Cette couleur rouge provient de l’oxyde de fer, présent partout sur Mars sous forme de sable très fin qui possède des propriétés magnétiques. Comme il est très volatile et balayé par les vents, cela explique que la planète rouge change de visage très régulièrement. Le sable de notre planète bleue, s’il eût été tout aussi volatile, toute la face de la Terre aurait changé ! (Merci à Pascal pour sa célèbre anacoluthe qui m’a ici inspirée : le vent souffle si fort sur Mars qu’il agite mes neurones…Je vais bientôt être siphonnée du bocal, à l’instar de cette cloche privée d’air !)
Expérience n°3 :
Prendre un pot contenant du sable magnétique d’Hawaï (car aucun échantillon de sable n’a jamais été rapporté de Mars à ce jour). Y coller un aimant : le sable se soulève et révèle ainsi ses propriétés magnétiques.
Terre, Terre !
Noé n’a qu’à bien se tenir, il n’aurait pas sa place sur Mars aujourd’hui : plus une goutte d’eau, mais une terre aride, composée de plaines dans l’hémisphère nord et de cratères dans l’hémisphère sud. Pourquoi les océans martiens ont-ils disparu ?
Le saviez-vous ?
Sur Mars, la pression atmosphérique est très faible. De ce fait, l’eau entre en ébullition sans chauffer. L’évaporation ainsi générée a entraîné la disparition des océans en l’espace de plusieurs milliers d’années (tout de même).
Expérience n°4 :
Mettre de l’eau dans un Bécher. Mesurer la pression dans la pièce (au musée, nous avions 8 HectoPascal – vous voyez, Pascal cité plus haut a toute sa place dans cet article !). Placer le Bécher sous une cloche (encore !) et à l’aide d’un appareil dédié, faire baisser la pression de sorte à reproduire les conditions sur Mars. L’eau entre alors en ébullition et s’évapore, le tout sans chauffer. Puis rétablir la pression atmosphérique terrestre : de la condensation se forme immédiatement sur les parois. Retour à l’état liquide. CQFD.
Moment de gravité
Le saviez-vous ?
La gravité est la mesure de la masse. C’est une force d’attraction qui nous retient au sol. Autrement dit, plus une planète est massive, plus l’attraction est forte. Sur Mars, la masse est plus faible que sur Terre. Comment cela se traduit-il ?
Expérience n°5 (réalisée avec trucage) :
Pour une telle démonstration, prenons deux bouteilles que nous supposons de masse identique, soit 1kg par exemple (avec le trucage, en raison des seules conditions terrestres qui gouvernent cette expérience, les masses ne sont en réalité pas identiques, alors imaginons et supposons). La bouteille nous paraîtra plus légère sur Mars que sur Terre, bien que ce soit la même.
La planète rouge vous semble plus familière ? Sachez encore que Mars effectue sa révolution sur elle-même en 24H40 et autour du soleil en 687 jours, selon un trajet elliptique, qui conditionne et rend quelque peu fluctuante la durée du voyage Terre-Mars. Il vous faudra compter environ 8 mois malgré tout. Alors, qui est prêt à acheter son billet ? Pour les moins hardis, vous pourrez aller explorer Mars au musée, le trajet ne vous prendra que quelques minutes.








Informations pratiques
Exposition « Explore Mars », au Muséum d’Histoire Naturelle, 61 rue de la Cité à Troyes (Aube en Champagne).
A voir jusqu’au 14 janvier 2018.