De surprises en surprises à Marnay sur Seine
19 Mai 2016 – à 17 heures vernissage de l’exposition JOCUS au CAMAC
L’accroche pleine de mystère éveilla ma curiosité, je décidai d’y aller et de tester pour vous. Ne connaissant pas Marnay sur Seine je pris la précaution de partir tôt afin de visiter le village avant de me rendre au CAMAC. Quelle bonne idée ! Marnay sur Seine est situé dans le Nogentais entre canal et Seine. Ses maisons en pierre solidement campées, blotties le long de la rue principale, avec leurs tours d’angle et leurs cours carrées semblent défier le temps. A coup sûr des ondes positives parcourent ce village.
Le jardin botanique
A la découverte du jardin
C’est Patricia, une artiste Argentine qui m’accueillit et me demanda si elle devait m’inscrire à l’atelier plantes médicinales qui commençait dans une demi-heure. Ma curiosité fut aiguisée. « Oui, bien sûr » m’entendis-je répondre. J’avais même le temps de flâner dans le jardin avant le rendez-vous. Ce jardin est un enchantement.
Je fus surprise, dès mes premiers pas, par le chant des oiseaux. Quelle que soit l’allée que j’empruntais, la tonnelle, la pelouse que je traversais leurs chants, leurs bruissements d’ailes emplissaient l’air. ils étaient partout à la fois, ce jardin est leur paradis. L’envie de chantonner me pris « C’est un jardin extraordinaire…»
L’atelier des plantes médicinales
Didier Rousseau-Navarre, artiste et botaniste, est le maître de ce jardin. C’est lui qui m’accueillit dans le carré des médicinales et également dans celui des plantes aromatiques.
Les échanges de semences
Je ne peux pas quitter le jardin sans vous en parler des échanges de semences entre jardins botaniques car ils font partie de mes surprises et découvertes. Grâce aux Index Seminum, 450 jardins botaniques dispersés aux quatre coins du globe s’échangent mutuellement et à titre gratuit des lots de semences ce qui leur permet de diversifier et d’enrichir constamment leurs collections de plantes. Le jardin de Marnay y participe et Didier Rousseau Navarre m’a expliqué que chaque année il passe commande en fonction de ses besoins et reçoit par courrier les précieuses graines venant du monde entier.
La Maison Verte
Œuvre d’art par lui-même le jardin botanique est aussi un écrin. Sculptures en bronze, totem, mur végétal, œuvres éphémères, exposition temporaires d’œuvres d’artistes séjournant à la résidence Pays’art dépendante du jardin botanique. Tout s’imbrique et trouve sa place comme les pièces d’un casse-tête en bois qui une fois assemblées forment une œuvre d’art.
Les artistes viennent des quatre coins du monde car la résidence Pays’art , appelée aussi la maison verte, est universellement connue. Et oui la aussi j’ai été surprise. Patricia Miani, coordinatrice chargée de la communication et de l’accueil des visiteurs, a résidé à la maison verte et est tombée amoureuse du village et du concept, elle vient d’Argentine et vit maintenant à Marnay sur Seine. Elle a exposé du 3 au 6 juin dans l’enceinte du jardin. Trois chambres à la maison verte accueillent en colocation trois artistes qui ont postulé et dont le projet artistique répondant à un concept qui relève de la mésologie, a été retenu. Les artistes de la résidence Pays’art présentent leurs œuvres de Mai à Septembre dans l’écrin du jardin.
Un conseil : Allez visiter le jardin botanique de Marnay sur Seine à l’occasion d’une exposition et prenez votre temps, ce havre de paix en vaut la peine.
A vos agendas : calendrier inédit 2016 – Résidence d’artistes Pays’art – expositions
- 25 Mai : Paula Temple (Etats-Unis)
- 3-5 Juin : Patricia Miani (Argentine)
- 24 Juin : Ariel Baron Robbins (Etats-Unis), Mélanie Jayne Taylor (Australie) , Shelby
Prindaville (Etats-Unis) - 29 Juillet : Tohia Grehan (Argentine), Ann Murphy (Etats-Unis), Jan Lee Johnson (Angleterre)
- 26 Aout : Milly West (Etats-Unis), Elizabeth Greisman (Canada), Wendy Lewis (Etats-Unis)
- 30 Septembre : Snjezana Bartolec (Croatie), Alejandro Sanchez Suarez (Colombie), Gabiele Fernandez Madero (Argentine)
Informations pratiques
Jardin ouvert du 1er mai au 15 octobre, du mardi au vendredi (9h-12h, 14 h-18h) ; samedis, dimanches et jours fériés (de 15h à 19 h).
En dehors de cette période, les visites sont possibles tous les jours de la semaine, sur RDV.
Plein tarif : 5 € (2,5 € chômeurs et étudiants). Gratuit pour les moins de 12 ans et accompagnateurs de personnes handicapées. 4 € par personne par groupe de 10 en visite libre, 200 € par groupe pour visite guidée sur réservation.
Tél : 03 25 21 94 18
Je vous recommande aussi de lire l’excellent article sur le jardin botanique de Marnay «un régal pour les cinq sens» écrit en 2015 par Fabrice dans le blog « Soyez surpris »
JOCUS et les open studios au CAMAC
Vous vous souvenez, je devais tester pour vous l’exposition JOCUS au CAMAC. L’heure du vernissage sonnait. Je partis en direction du CAMAC, très beau prieuré situé sur la rive de la Seine juste avant le pont.
L’exposition JOCUS : du 19 Mai au 10 Aout 2016
Bon, je progresse. J’ai souvent trouvé l’art contemporain un tantinet déroutant. Mais cette fois je suis ferment décidée à jouer le jeu. Je regarde autour de moi. Trois cages suspendues dans la grande salle aux poutres du plafond se répondent à travers des jeux de lumière. On peut y voir, affirme Laurent Perbos qui en est l’auteur, des inséparables, des rouges gorges et un canari. J’aime bien cet ensemble auquel des ampoules de couleurs donnent vie. A force de lever les yeux vers les ampoules en cage j’ai bien failli marcher sur un ballon de foot à deux places, ou peut-être à deux pieds, posé sur le sol, oeuvre de Laurent Perbos également.
Assez fière de moi pour ma perspicacité inhabituelle je fixe un moment le mur sur lequel sont accrochés des anneaux Olympiques, normal, Jeux Olympiques. Non raté. D’abord il n’y en ni le nombre, ni la forme, ni la disposition. L’ensemble est élégant. Je tente une autre approche. Dans les fêtes foraines il y avait des jeux de cercles à lancer autour de l’objet convoité. Je m’approche. L’artiste, Vincent Odon, m’explique que ce sont des vinyles découpés et enregistrés.
C’est à moi de jouer à faire jouer les disques sur le tourne-disque. Je dois prendre un cercle au hasard, le centrer pour en tirer, si je l’ai bien positionné, un extrait d’interviews de joueurs en tous genres. Pas facile. Sur le mur opposé une boîte de six oeufs et quelques fruits et légumes «à manger en urgence» font pendant à un peintre du dimanche engoncé dans sa combinaison antitache. C’est clair, quand on bricole on n’a pas le temps de faire les courses. Pour la pause de midi je lui conseille de choisir les œufs sauf s’ils ne sont vraiment pas frais. Je n’ai pas vu l’artiste, Mélanie Feuvrier, aussi je n’ai pas pu le lui demander. Je m’égare. Mais au fait, penserait-elle que le bricolage est une sorte de jeu du week-end pour adultes ?
A l’étage, des enfants, interviewés par Valérie Mréjen jouent devant la caméra avec les mots et expressions imprononçables de leur petite enfance, tandis qu’Anne Guillaume a photographié des joueurs de foot, champions en herbe, «les dieux du stade ». Dans la cour d’entrée Gwendoline Perrigueux a relié deux fenêtres aux yeux bleus qui ne s’étaient probablement jamais regardées d’un grand trait de rouge à lèvre. Flirt ? Badinage ? Jeu de l’amour et du « qu’en dira t’on » ? C’est le nom qu’elle a donné à cette oeuvre. Je n’ai pas eu le plaisir de la rencontrer.
L’exposition JOCUS m’a surprise agréablement et j’ai joué à interpréter d’une façon toute personnelle les œuvres présentées. Je demande aux artistes de pardonner ma naïveté.
Les open studios
A cette occasion les artistes en résidence ont ouvert les portes de leurs ateliers, pour les traditionnels Open Studio. En voici un extrait.
Sacha Romashko artiste Ukrainienne présente dans ses oeuvres notre relation avec le numérique.
Augustine Arfan-Javed, pakistanais : Œuvre très émouvante d’un artiste qui s’exprime, pourrait-on dire, avec ses tripes. Il parle à travers son œuvre de sa vie au Pakistan, privation de liberté, insécurité, peur quotidienne de ne pas revoir son enfant qui part le matin à l’école. J’ai eu plaisir à le rencontrer.
Pat Warner Californie : Cette artiste a découvert une autre manière de s’exprimer à travers une tablette numérique performante et des logiciels de dessin. Découverte intéressante.
CAMAC peut accueillir, pour un à deux mois, neuf résidents qui disposent d’une chambre et d’un atelier individuels. Chaque mois un « Open studio » ouvre les ateliers des artistes résidents qui présentent leurs oeuvres aux visiteurs. Manon Harrois plasticienne troyenne succèdera à JOCUS. Vernissage prévu le 25 Aout.
Quelques liens pour en savoir plus :
La page Facebook de CAMAC
L’article : CAMAC : Centre d’art à Marnay sur Seine
CAMAC.org
L’église de Marnay sur Seine
L’église paroissiale de Marnay sur Seine date du premier tiers du XIIe siècle et conserve de cette époque une fresque murale à la chaux représentant
Petit rappel : c’est à cette période de l’histoire que Bernard de Clairvaux plaide pour la deuxième croisade.
Marnay sur Seine, un village d’artistes
Le père de Madame Domec, Claude Domec, était artiste peintre contemporain de Robert Desnos qui a également séjourné au prieuré. Madame Domec compte bien conserver cette renommée devenue internationale. Un gîte, qui accueillera des artistes va être ouvert dès l’été. Il portera à trois le nombre de résidences pour artistes. Le café du village est en cours de restauration et ce sera probablement la fille de Madame Domec qui n’est pas étrangère au monde du spectacle qui le fera vivre lorsque les travaux seront finis.
Vous l’avez compris, je suis allée de surprises en surprises tout au long de l’après-midi. J’espère vous avoir donné envie de vous rendre à Marnay sur Seine, je suis sûre que ce charmant village réserve encore de nombreuses surprises.