Je vous plante le décors de la rencontre : il y a quelques jours, je suis passée en voiture par Sainte-Maure. En traversant le village, juste après l’église, je repère un homme, debout devant un chevalet en train de peindre. Je me dis « ça, c’est le genre de rencontre surprise qu’il faudrait absolument que je mette sur le blog ! ». Et voilà que, ni une ni deux, je me gare et vais à sa rencontre. La conversation était enclenchée 😉
Cet artiste s’appelle Sébastien. Mais son pseudo est Sebb23 (prononcer Sebb de Troyes). Il est aubois d’origine, né à Troyes en 1971. Ayant grandi en Aube, il en est parti pendant ses études puis pour le travail. Avant de revenir, il avait voyagé jusqu’aux Antilles puis vécu à Paris. Puis il est revenu à Troyes. Tiens, j’ai déjà entendu ce son de cloche…
« C’est ma terre natale, j’y ai mes attaches, ma famille, mes amis… L’Aube, c’est un département dont les gens partent beaucoup. Mais je pense que les familles établies depuis quelques générations restent plus facilement ou reviennent. Il n’y a rien à faire, nous avons une meilleure qualité de vie que dans les grosses villes ! Nous ne sommes pas confrontés à de gros trafics et affluences comme à Paris par exemple. La vie est moins stressante ici. Sans parler du fait que nous sommes entourés d’une nature abondante et variée.»
Je suis bien d’accord pour le coup. Et j’imagine que c’est ce décor qui lui a donné l’envie de peindre non ? « Oui, mais déjà tout petit, j’étais passionné d’art, notamment de la BD. Je suis ensuite parti à Paris dans une école d’Art sur les conseils de mes professeurs de l’époque. C’était une école qui destinait ses élèves aux métiers de la gravure, de l’art et de l’imprimerie. J’ai fait 2 ans puis j’ai décidé d’arrêter. A ce moment-là, je suis entré dans le monde professionnel, dans la gravure et le dessin. Aujourd’hui, je ne travaille plus dans cette filière mais je continue toujours à peindre pendant mon temps de loisir. Et je me suis « étoffé » : j’ai écris, j’ai fait des vidéos et composé quelques musiques, j’ai fait un peu de photo aussi. Mais je me suis recentré sur la peinture et le dessin, qui restent mes favoris ! »
Et à Paris, vous peigniez aussi ? (peu convaincue moi-même par ma question, au vu de son discours sur le stress et le trafic de la ville !) « Je ne peins et n’ai peint que dans l’Aube. Je ne m’intéresse pas seulement aux paysages mais j’avoue qu’ils sont une certaine source d’inspiration pour moi ! Et ici, on est garni. Je ne suis pas à tout prix à la recherche de la beauté. Je fonctionne plutôt aux coups de cœur, pendant mes balades. Disons que je suis plus sensible aux ambiances. »
Pendant un instant, mon regard s’arrête sur son chevalet. Je pensais tomber sur un milliard de tâches de couleurs, sur des palettes jonchant le sol, bref le cliché du peintre qui en met partout (!). Mais non, à peine. Etonnée, je lui fait la remarque. « Oui, pendant un moment, j’ai beaucoup travaillé au niveau des couleurs, notamment avec l’acrylique. Mais aujourd’hui, je dessine de façon plus épurée, avec du fusain, de la sanguine ou de l’encre de chine, d’où le fait que je n’en mette pas de partout ! » Petit regard de biais. Ok, j’ai compris, je ne dirai plus rien ;).
D’ailleurs, je constate qu’il commence à vouloir reprendre son dessin. C’est vrai, après tout, je l’interromps en plein dans son travail (la honte). Bon, une dernière question et je continue ma route. « Toujours en solo ? » « Oui, je préfère peindre en solitaire. J’apprécie d’être seul face à la nature. C’est pour cela que mes dessins sont épurés. Ca reflète assez bien mon univers d’aujourd’hui. »
Allez, je le laisse tranquille, il a déjà été bien gentil… Mais plein de bonne volonté, il me dit « Si vous voulez, je tiens un blog, vous pouvez y jeter un coup d’oeil ». Aaaaaah !
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(en photo, son dessin de l’église de Ste Maure)