Visite commentée d’un joli village en Pays d’Othe dans l’Aube en Champagne
Un été à Pargues
Pargues est un petit village du nord-est de la France, situé dans le département de l’Aube en Champagne et de la région du Grand Est. Les habitants et les habitantes de la commune de Pargues sont appelés les Parguois et les Parguoises.
J’ai testé pour vous cette visite commentée par le jeune et souriant Vincent Velut, passionné par l’histoire du village.
Tout d’abord, il raconte la création d’un prieuré (monastère le plus souvent subordonné d’une abbaye plus importante et placé sous l’autorité d’un prieur) en 1122 annexe de l’abbaye de Montieramey (abbaye bénédictine très importante fondée au 9ème siècle à proximité du lac d’Orient) à priori sur un site vierge de toute implantation humaine. Petit prieuré d’une dizaine de moines Pargues s’est développé autour du prieuré.
Au XIIè siècle, le comte de Champagne Henri 1er le Libéral (1227-1281) accorde la levée de servitude pour tous les serfs fuyards lorsqu’un serf s’enfuyait de sa seigneurie il pouvait demeurer en homme libre à Pargues. En 1663 s’est produit un miracle à Pargues : découverte d’un trésor (pièces d’or dans une bourse en cuir) sous l’autel pendant des travaux par le prieur Nicolas Bouvier. Le trésor était accompagné d’une lettre anonyme qui disait qu’il fallait utiliser cet argent pour « édifier un chevet digne de la paroisse ». Il s’agit d’un récit romanesque mais qui correspond à une réalité puisqu’à l’époque il n’y avait plus d’argent pour financer des travaux de l’église et que ceux-ci ont pourtant été effectués. En 1663, à la même date, le prieur Nicolas Bouvier fait construire un monastère à proximité immédiate de l’église (les moines étaient logés avant dans le bâtiment appelé prieuré). Un sous-prieur avait été nommé car le prieur n’étant pas toujours un religieux mais très souvent un laÏc celui-ci avait d’autres charges, obligations et il est très probable qu’ils ne venaient qu’occasionnellement au prieuré.
A la révolution (1793) l’église, le prieuré, et le monastère sont mis en vente en tant que biens nationaux. L’abbé Boigegrain ouvre dans la maison du sous-prieur une petite école en 1810 avec l’aide de 4 jeunes filles qui ont voué leur vie à Dieu (création de la congrégation des soeurs de la Providence. En quelques années, la congrégation prend de l’importance et ouvre de nouvelles écoles dans tout le département. Le siège est transféré à Troyes (rue des terrasses) dans l’immeuble qu’elle occupe encore aujourd’hui. Enfin, le village a subi des bombardements en 1940 mais qui ont surtout fait des dégâts à chaource et non à Pargues.
L’église Notre-Dame de la Nativité
J’ai adoré cette église à l’architecture unique dans l’aube avec cette coupole cantonnée de quatre semi-coupoles (XVIIè siècle). Au départ, au XIIè siècle, c’est une église rectangulaire de taille modeste puis en XIIIè construction du clocher fortifié : présence de meurtrières et murs de 1,20 m d’épaisseur car dans les temps de famines, les paysans s’attaquaient en premier lieu aux abbayes en pensant que de la nourriture y était cachée. Edification d’un transept double pour soutenir le clocher. En 1643, effondrement du toit de la nef mais les murs ayant tenus, le toit a été reconstruit mais les murs ont été abaissés de 2 mètres : le toit n’est donc plus plat mais en pente. Entre 1663 ET 1667, découverte du trésor qui a permis la réalisation des travaux.
L’éolienne
Nous quittons l’église afin de nous diriger vers l’EOLIENNE : cette surprenante éolienne !!!
A la fin du XIXè siècle les quelques mares qui existaient dans le village étaient insuffisantes pour abreuver le bétail et les puits étaient presque tous taris. D’autre part, le problème de Pargues est que le ruisseau qui y passe (la Marve) est souvent à sec, problème pour alimenter le village en eau et laver le linge. Le conseil municipal a donc décidé dès 1900 l’installation d’un moulin qui pomperait l’eau dans la nappe phréatique profonde, la stockerait (sorte de château d’eau) et permettrait une redistribution dans le village et alimenterait un lavoir. L’éolienne fut inaugurée en 1904 à l’origine en bois mais remplacée en 1923 par une roue en acier. Elle n’est plus en usage aujourd’hui, transformée en salle des fêtes, elle est inscrite aux monuments historiques en 2013
L’ancien relais de la poste
C’est une belle bâtisse que je découvre : lieu où étaient tenus prêts des chevaux frais pour les cavaliers afin de permettre une vitesse maximale à la communication par courrier. Concurrencés par le chemin de fer sous le second empire, les relais de poste voient leur fréquentation baisser jusqu’à disparaître en France dans les années 1870.
Visite du jardin prieure
Bâtisse construite en 1663. En 1986 Mme Hassenmaker nouvelle propriétaire a aménagé un jardin qui a été labélisé « jardin remarquable », malheureusement, je n’ai pas pu le voir car il est ouvert à l’occasion des bourses aux échanges de plantes. Et pour les journées du patrimoine le 16 et 17 septembre, sur rendez-vous.
Que ce village est beau !!! Je recommande à tous d’y aller j’en reviens et je suis charmée de savoir ce que notre beau patrimoine nous offre au niveau culturel. Si vous voulez comme moi participé à une visite commentée d’un village il ne reste que quelques dates avant la fin de la saison :
Mardi 29 août : 10 h – Pargues, 14 h 30 – Chesley
Mercredi 30 août : 10 h – Auxon
Jeudi 31 août : 10 h – Bercenay-en-Othe
Visites commentées organisées par l’office de tourisme Othe-Armance
03 25 40 97 22 – 03 25 70 04 45 – 03 25 80 81 71 – ot@tourisme-othe-armance.com
Et sinon rendez-vous l’été prochain, j’y retournerais très certainement !