L’Aube en Champagne, un vignoble aux racines profondes

L’histoire du vignoble de l’Aube, c’est comme une coupe de champagne : pétillante et pleine de caractère ! Dès le XIIᵉ siècle, les moines cisterciens de Clairvaux ont planté les graines du succès. Après quelques bulles de révolte au XXᵉ siècle, l’Aube s’impose aujourd’hui avec 8 000 hectares de vignes et des crus d’exception.

La riche histoire du vignoble aubois avec les moines cisterciens de Clairvaux

La vigne en Champagne, c’est une histoire qui commence au IIIᵉ siècle, mais c’est vraiment au XIᵉ siècle que les moines prennent les choses en main – ou plutôt en grappe. Tel des architectes en soutane, ils sculptent les terres pour produire des vins dignes du paradis (on imagine que le vin de messe leur donnait de l’inspiration).

Dans l’Aube, les moines cisterciens de Clairvaux, guidés par saint Bernard, plantent des vignes sur la Côte des Bar et bâtissent des caves et celliers qui tiennent encore debout aujourd’hui, comme chez Monial et Drappier. Pas mal pour des constructions faites avant le Wi-Fi ! Pendant ce temps, les bénédictins de Montiéramey apportent leur pierre – ou plutôt leur tonneau – à l’édifice avec des joyaux comme le Prieuré de Viverie. Ces moines ne faisaient pas que prier : ils savaient aussi cultiver l’art du bon vin !

Cave de Champagne Monial 5 - © Olivier Douard

L’émergence du champagne

Au Moyen Âge, les vins aubois étaient tranquilles… peut-être même un peu trop ! Mais un jour, surprise : des bulles font leur apparition. La fermentation spontanée transforme ce vin sage en une boisson pétillante, surnommée le « vin du diable ». Pourquoi ? Imaginez ouvrir une bouteille et vous prendre un bouchon en pleine figure – un vrai coup de grâce divin (ou diabolique).

Cette effervescence naturelle, causée par le climat capricieux, était d’abord snobée. Pourtant, au XVIIᵉ siècle, les Anglais tombent sous le charme de ces bulles festives. Au XVIIIᵉ, on passe la seconde : bouchons en liège, bouteilles solides et sucre maîtrisé donnent naissance à la méthode champenoise.

Quant à Dom Pérignon, souvent vu comme l’inventeur du champagne, son vrai superpouvoir était l’art des assemblages. Pendant ce temps, les grandes maisons de la Marne s’approprient les techniques et les raisins de la Côte des Bar. Résultat : un vin qui fait pétiller le monde entier !

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Abbaye de Clairvaux 20 - © Olivier Douard

La révolte des vignerons aubois

Au début du XXᵉ siècle, les viticulteurs aubois apprennent une nouvelle qui ne passe pas : en 1908, la Champagne est officiellement réduite à la Marne. Et l’Aube ? Aux oubliettes ! Imaginez dire à des vignerons passionnés qu’ils ne sont plus « champagne »… Autant leur demander de presser du jus d’orange.

En 1911, Gaston Cheq prend les choses en main. Résultat : manifestations, démissions massives de maires et une paralysie administrative digne d’un épisode de série dramatique. Malgré tout ce bazar, l’Aube n’obtient qu’un titre humiliant de « Champagne deuxième zone ». Pas très pétillant comme récompense…

Il faudra attendre 1927 pour que l’Aube soit enfin réintégrée comme il se doit. Aujourd’hui, Gaston Cheq est immortalisé par une statue à Bar-sur-Aube, rappelant que dans cette région, on ne fait pas que trinquer : on se bat pour ses bulles !

©source photo site https://bullesdechamp.fr/

©source https://bullesdechamp.fr/
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Champagne Richardot 13 - © ARTGE - Pierre Defontaine

Le renouveau du vignoble aubois

Les vignerons aubois en ont vu de toutes les couleurs (ou plutôt de toutes les vignes) ! Après la crise du phylloxéra, qui a transformé les vignobles en véritables déserts, ils ont retroussé leurs manches et innové. Dès les années 1930, ils disent : « Pourquoi vendre nos raisins ? Faisons notre propre champagne ! » Bonne idée, non ?

Après la Seconde Guerre mondiale, le monde entier a soif de bulles, et l’Aube répond présent : création de caves coopératives, essor des récoltants-manipulants, et des vignes qui n’ont jamais autant pétillé.

Aujourd’hui, avec ses 8 000 hectares de vignes (un bon quart de l’appellation Champagne), la Côte des Bar est incontournable. Et depuis 2015, ses coteaux, caves et maisons de champagne sont même au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un vrai jackpot pour ce coin de paradis où chaque grappe a une histoire à raconter !

70 ans Route du Champagne 24 - © Le Bonheur des Gens
70 ans Route du Champagne 18 - © Le Bonheur des Gens

La Route Touristique du Champagne

Ce circuit de 220 kilomètres, c’est un peu comme un marathon… sauf qu’ici, on troque les baskets contre une coupe de champagne. En parcourant les vignobles et villages pittoresques de l’Aube, vous passerez par l’abbaye de Clairvaux, les ruelles d’Essoyes où Renoir a posé son chevalet, et ferez des haltes chez des vignerons passionnés qui vous feront déguster leur savoir-faire (et leurs bulles !).

Et chaque été, la Côte des Bar met les bouchées doubles – ou plutôt les bouchons ! – avec « La Route du Champagne en fête ». Au menu : crus locaux, spécialités gourmandes et une ambiance si conviviale que même votre coupe voudra trinquer. À consommer sans modération… enfin, dans les paysages, pas dans les flûtes !

Route du Champagne en Fete 2025 - © Olivier Douard (2)
Route du Champagne en fête 11 - © Olivier Douard
Route du Champagne en fête 9 - © Olivier Douard

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