Fresque de Ramerupt

La fresque « Rabbenou Tam et Henri Ier le Libéral », créée en juin 2023, raconte et met en valeur le patrimoine juif médiéval de Ramerupt en révélant les figures de Jacob et Samuel, petits-fils de Rachi de Troyes et leur mère Yochebed, personnages historiques phares de la communauté juive de l’époque des comtes de Champagne au XIIe siècle, aux côtés du comte de Champagne Henri Ier le Libéral.

 Cette fresque est la seconde d’un circuit de slowtourisme, qui sera enrichi dans les prochaines années avec la création de plusieurs fresques dans une vingtaine d’autres villes et villages de l’Aube. L’écrit, fruit du travail intellectuel que nous ont légué les Sages de Champagne, les disciples de Rachi, constitue le fil conducteur de ce « Parcours Rachi ».

Originale dans sa conception, cette initiative engagée donne un coup de projecteur à des communes rurales autour d’un projet collaboratif historique, artistique, culturel, touristique et citoyen inattendu, rassembleur autour de valeurs fortes : partage, ouverture intellectuelle, curiosité artistique, lutte contre les stéréotypes, le racisme et l’antisémitisme.

La fresque de Ramerupt mesure 4.20m sur 3m et se situe sur le mur de l’ancienne école de la commune, aujourd’hui bâtiment associatif.

contact : bonjour@aube-champagne.com

Quels sont les éléments constitutifs de cette fresque?

Le patrimoine juif médiéval de Champagne est largement immatériel. Pourtant les commentaires de Rachi – personnage phare de la pensée juive médiévale – et de ses disciples, les Tossafistes (commentateurs de l’Ecole de Rachi), sur la Bible et le Talmud sont encore étudiés dans le monde entier.

Aussi, le « Parcours Rachi » porté par la Route Médiévale de Rachi en Champagne s’appuie sur ces personnages historiques installés dans des communautés locales qui constituèrent un terrain propice à la rencontre entre communautés juives et chrétiennes partageant un quotidien commun. Leur créativité put s’y épanouir pour donner naissance à des écrits qui restent des références aujourd’hui.

Rencontre entre hébreu et champenois, entre judaïsme et Champagne

Pour exprimer ces échanges quotidiens et familiers, chaque fresque du « Parcours Rachi » contient un commentaire de Rachi en hébreu, traduit en français. Ces commentaires comportent de très nombreux témoignages de la vie locale de l’époque.

Le français médiéval était la langue maternelle des juifs champenois. Ils utilisaient l’hébreu pour le culte et l’étude des textes sacrés et inséraient des mots en français dans leurs commentaires pour en faciliter la compréhension par leurs lecteurs et disciples.

Ainsi, au travers de leurs commentaires, le français médiéval a traversé les frontières et les siècles pour devenir un témoignage majeur des prémices de notre langue. Ces mots constituent parfois les plus anciens exemples de termes transcrits en ancien français et figurent dans de nombreux dictionnaires.

Pour illustrer à la fois cette transmission de l’histoire et de la langue, le commentaire choisi pour la fresque de Ramerupt a été proposé par le Professeur et rabbin Marc-Alain Ouaknin et porte sur le verset biblique Exode 26.1 :

« Puis tu feras le tabernacle, dix tapis qui seront faits de lin retors, de fils d’azur, de pourpre et d’écarlate et artistement damassés de chérubins »

Rachi propose le commentaire suivant :

« Les chérubins y étaient dessinés pendant le tissage, et non ajoutés en broderie, par un travail d’aiguille. Mais dans le tissu, chacun des deux côtés portait une figure différente : un lion à l’endroit et un aigle à l’envers (Yoma 72b). C’est de cette manière que l’on tisse les ceintures de soie appelées « faissis » dans notre langue »

Le commentaire de Rachi décrit un travail de broderie et introduit l’exemple du tissage de ceintures à la mode champenoise, en utilisant le mot en ancien français faissis qui apparaît transcrit en caractères hébraïques dans le texte en hébreu.

Ce commentaire de Rachi est interprété par Marc Alain Ouaknin dans son livre Dieu et l’art de la pêche à la ligne, Bayard 2017, comme la définition d’un « espace de sainteté délimité à la fois par le lion, symbole du judaïsme et par l’aigle symbole des nations », soit une rencontre entre Juifs et Chrétiens, telle qu’elle est représentée ici.

La traduction du commentaire et la transcription du mot en ancien français est une adaptation de plusieurs sources par le conseil scientifique, qui a permis de rendre sa lecture et sa compréhension plus fluide.

Fresque de Ramerupt
Fresque de Ramerupt

La narration de la fresque de Ramerupt 

Les communes de Ramerupt et Dampierre sont connues par les talmudistes du monde entier du fait du rayonnement de l’Ecole de Rachi au XIIe siècle. D’un point de vue historique, de nombreux témoignages sur les personnages clés, leurs activités, leur vie quotidienne, sont consultables et exploitables dans leurs commentaires et responsa. Ce qui privilégie ces deux communes de l’ancien comté de Champagne ayant abrité des communautés juives médiévales, comme des sites majeurs du judaïsme français.

Qui est Rabbenou Tam de Ramerupt ?

Cette fresque symbolise la rencontre de Rabbenou Tam, petit-fils de Rachi, avec le comte Henri Ier le libéral à Ramerupt, haut lieu de l’Ecole des Tossafistes, créée dans ce village par les gendres et petits-fils de Rachi pour poursuivre son œuvre.

Elle est inspirée d’un écrit historique, un responsum cité dans un article du professeur Rami Reiner dans Entangled Stories, Knowledge, Authority, and Jewish Culture in the Thirteenth Century, par Elisheva Baumgarten, Ruch Mazo Karras, and Katelyn Mesler, chapitre 3, page 59 à 72 (version anglaise).

Le comte n’est certainement jamais venu à Ramerupt, mais il est fort probable que Rabbenou Tam ait occupé des fonctions à la cour de Champagne et qu’il ait pu échanger régulièrement avec le seigneur du comté. Celui-ci l’a notamment interrogé sur trois points d’interprétation de la Bible notamment sur la question de la mort du personnage biblique Henoch (Genèse, 5, 24) :  « Et Hénoch marcha avec Dieu; et il ne fut plus, car Dieu le prit ».

Ces informations sont rapportées par un disciple de Rabbenou Tam. On sait également que Jacob chassait au faucon, à la manière des nobles, ce qui atteste d’un certain prestige.

Le respect du comte pour Rabbenou Tam est symbolisé ici par une rencontre sur le même pied d’égalité. Rabbenou Tam indique de la main le passage de la Genèse concerné. Son attitude hiératique souligne une autorité morale et intellectuelle reconnue de tous. Rabbenou Tam, était considéré comme le représentant de la communauté juive bien au-delà de la Champagne puisqu’il est le premier à avoir organisé des synodes regroupant les représentants de toutes les communautés de France du Nord en 1170.

Au sol, un dallage (ou tapis) accentue l’aspect protocolaire de la rencontre entre les éminents représentants des deux communautés, en contraste avec le cadre champêtre de l’entrevue.

Le professeur Pinchas Roth indique que les échanges oraux entre le comte et Rabbenou Tam et certainement entre les membres de la famille, se tenaient en français médiéval, l’hébreu étant utilisé pour l’étude et la prière.

Rabbenou Tam signifie « notre Maître le simple » dans le sens de « humble », comme le patriarche Jacob est caractérisé dans le Bible au verset de la Genèse 25.27 « Les enfants ayant grandi, Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Jacob, homme tranquille/intègre, vécut sous la tente ». Jacob, petit-fils de Rachi a reçu ce surnom au titre de son prestige, bien qu’il ait été doté d’un caractère fort, imposant et charismatique.

La fresque met en scène une rencontre vers 1152/53, entre le jeune et pieux comte de Champagne Henri 1er, dit Le Libéral, et Rabbenou Tam. La rencontre représentée ici est improbable car les personnages figurant sur la fresque n’auraient pas pu se rencontrer ensemble en raison de leurs différences d’âge à cette date. Pour autant, toute la famille de Rabbenou Tam a vécu à Ramerupt et l’artiste a souhaité le rappeler dans sa composition.

Samuel (Rachbam pour l’acronyme Rabbi Chmuel ben Meir, Rabbi Samuel fils de Meir), à l’inverse de son frère, est un personnage très doux, calme et discret. Il est spécialiste de l’exégèse biblique. Il est ici représenté à l’étude derrière les deux personnages principaux comme veillant sur eux. Rabbenou Tam est un exégète du Talmud. Seul Samuel a eu le privilège d’être l’élève de Rachi son grand père. Rabbenou Tam avait 5 ans à la mort de ce dernier.

Les deux frères sont connus pour être des propriétaires terriens. Rabbenou Tam avait des revenus commerciaux liés à la vigne, tandis que Rachbam élevait des bêtes que gardait sa fille Marona avec du personnel chrétien.

Soulignant leur statut social, tous les personnages arborent des tenues d’apparat aux étoffes brodées.

Isaac de Dampierre figurant sur la fresque de Dampierre réalisée en 2022, est le neveu de Rachbam et de Rabbenou Tam de Ramerupt.

Ramerupt

Les différents plans de la fresque

La région de Ramerupt est historiquement une région agricole, terre de blés, de vigne et d’élevage. C’est la raison pour laquelle il a été choisi de représenter ces symboles forts de l’identité locale sur la fresque. Labours, moissons, battage du blé (le blé est considéré comme l’un des « sept fruits d’Israël ») font partie du quotidien des deux communautés. L’échelle adossée à la meule de foin symbolise le passage du monde matériel au monde métaphysique (le travail d’exégèse). Elle fait aussi référence au rêve de Jacob dans la Bible, dont Rabbenou Tam porte le nom.

Des grappes de raisin surplombent les rouleaux de la Torah et rappellent le métier de Rabbenou Tam.

En arrière-plan, des paysans moissonnent.

Sur la maison de la fille de Rachi, une mézouza est fixée à l’horizontale. En effet Rabbenou Tam était en désaccord avec Rachi sur sa position qu’il orientait à la verticale (source).  Aujourd’hui, en raison de cette divergence d’opinion entre les deux Sages, la mézouza est posée de façon oblique, dans les maisons et lieux de culte juifs. Une mezouza est un objet rituel qui enferme dans un étui décoratif un petit rouleau de parchemin sur lequel un passage précis de la Bible hébraïque est écrit à la main sur un parchemin.

Au pied de la fresque, sous le comte et le Tossafiste, sont dessinés un aigle et un lion, qui font écho au commentaire de Rachi et symbolisent cette rencontre fructueuse entre les Nations et les Juifs.

A gauche des personnages principaux, deux écuyers portent les écus arborant les blasons du comte de Champagne et du Seigneur de Ramerupt. Au Moyen Âge, Ramerupt était une seigneurie du comté de Champagne. L’œuvre présente le blason de la cité à partir de 1226 « burelé d’azur et d’or, au lion du même brochant sur le tout ».

Les origines du parcours Rachi

Depuis 2019, la Champagne fait partie de la Route du patrimoine juif, Itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe, en tant que berceau d’un patrimoine immatériel universellement connu et reconnu. La Route Médiévale de Rachi en Champagne a pour mission de faire rayonner la mémoire juive du département de l’Aube, patrimoine culturel d’une valeur inestimable partagé par les Juifs du monde entier et patrimoine historique d’un territoire de tout premier plan – l’ancien Comté de Champagne – au rayonnement national et international. Il ne subsiste pourtant aucun vestige physique des lieux de vie de ces communautés. Mais les noms de leurs représentants ont traversé les siècles et les frontières et sont mondialement connus sous le terme des « Sages de Champagne ». Les plus connus ont résidé à Ramerupt et Dampierre, deux communes de la Communauté de Communes d’Arcis-Mailly-Ramerupt (CCAMR) située au nord de l’Aube, ce qui explique l’emplacement des trois premières fresques.

L’esprit du parcours Rachi

Dans un contexte de patrimoine immatériel, l’idée d’illustrer le patrimoine juif médiéval de l’Aube par le biais d’œuvres artistiques pérennes, gratuites et ouvertes à tous, a pour objectif de rendre ce pan de l’histoire locale accessible au grand public pour permettre, outre la découverte de l’histoire de l’Aube, une meilleure compréhension du patrimoine juif et de la culture juive de manière informelle, en croisant art et patrimoine historique de façon ludique.

Dans ce cadre, ce circuit de slowtourisme prend tout son sens d’un point de vue touristique et culturel en même temps que dans une logique de valorisation du territoire.

Ce projet gratuit et destiné à tous les publics, habitants comme touristes, est largement inclusif autour d’une histoire locale oubliée. En impliquant les habitants et en particulier les publics scolaires dans sa réalisation au travers de nombreux ateliers, il a œuvré à faire reconnaitre ce patrimoine local majeur et à lutter contre l’antisémitisme.

Ramerupt
Ramerupt

Le rôle du Conseil Scientifique de la Route médiévale de Rachi en Champagne

Le travail de narration de la fresque a été proposé par CulturistiQ Laboratoire Culturel et encadré le Conseil scientifique de la Route médiévale de Rachi en Champagne, constitué d’une équipe de chercheurs d’excellence :

  • Arnaud Baudin, Directeur adjoint des Archives et du Patrimoine de l’Aube, Docteur en histoire médiévale
  • Marc-Alain Ouaknin, Rabbin, écrivain et professeur de philosophie et littérature comparée à l’Université Bar-Ilan (Israël)
  • Pinchas Roth, Professeur d’histoire juive médiévale, Département Talmud à l’Université de Bar Ilan, spécialiste d’Isaac de Dampierre
  • Danièle Sansy, Maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’Université Le Havre Normandie

L’équipe a été accompagnée ponctuellement par Judith Kogel, Directrice de recherches à l’IRHT (Institut de Recherche et d’Histoire des Textes), et les Professeurs Rami Reiner (Université Ben Gourion) et Claire Soussen (Université Boulogne Côte d’Opale et Directrice de la Nouvelle Gallia Judaica)

Les membres du groupe de travail ont validé la narration proposée par la Route médiévale de Rachi en Champagne sur le thème de la « Mémoire des Sages de Champagne » qui s’est articulée autour d’une rencontre entre symbolique champenoise médiévale et symbolique du patrimoine et de l’histoire juive locale. L’expertise du conseil scientifique a été particulièrement sollicitée pour la cohérence des détails historiques et de la symbolique, ainsi que la validation des choix du verset et de la traduction du commentaire figurant sur la fresque.

La fresque de Ramerupt. Une rencontre entre art et histoire

La maquette de la fresque de Lhuître a été réalisée l’artiste figuratif, Javier de Sierra Salaberry, né en 1963.

Après une enfance en Amérique Latine (Uruguay, Argentine) puis en Belgique, il s’installe en France en 1976. Il habite en Creuse depuis 2021.

Autodidacte, il vit de sa main comme illustrateur depuis les années 90 : méthodes scolaires, Roman Noir, dessins de presse, maquettiste, infographiste à l’Agence France-Presse, puis au quotidien Le Monde.

En parallèle, il développe une pratique artistique personnelle qui se construit sur 30 ans : pastels secs, huiles, acrylique, peintures murales… avec une première exposition personnelle à Paris en 1990. Depuis il organise des ateliers successifs à Bruxelles, Paris, Montreuil, Ombrie (Italie) et en Creuse.

En 2003, il rencontre le Maître Fresquiste Jean-Jacques Jolinon au CIAM de Saint-Savin-sur-Gartempe, où il s’initie à cette technique exigeante qu’il met en pratique dans son atelier d’Ombrie.

En 2021, il croise la route des Passeurs de Fresques et s’engage dans le projet de la Route Médiévale de Rachi en Champagne.

Portefolio : https://javipintura.wixsite.com/2021

La réalisation de la fresque a été confiée à l’association auboise « Les Passeurs de fresques ». Les bénévoles utilisent cet art antique qui est une technique de peinture sur un enduit frais constitué de chaux aérienne et de sable de rivière. Les couleurs appliquées sont des pigments naturels, compatibles avec la chaux, simplement délayés dans l’eau.

Ramerupt
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Comment se réalise une fresque ?

Une fois la maquette de la fresque réalisée par l’artiste, les fresquistes l’agrandissent à l’échelle. Le calque plastique utilisé pour cette opération est ensuite positionné sur le mur préalablement préparé et permet d’apposer le tracé, puis au fur et à mesure les pigments souhaités. Une opération pour un chantier tel que la fresque de Dampierre nécessite cinq jours pleins de travail sur site, sans compter les travaux préalables d’agrandissement de la maquette et le choix des couleurs.

Pour plus d’informations : http://lespasseursdefresques.fr/

Le chantier de la fresque de Ramerupt

Le projet de fresque de Ramerupt a été porté par la Communauté de Communes Arcis Mailly Ramerupt, conjointement avec celui de Dampierre et Lhuître. La commune de Ramerupt a montré un vif intérêt à revaloriser son patrimoine médiéval et s’est portée candidate à la réalisation de cette troisième fresque du Parcours Rachi.

La chaux est un matériau vivant qui s’adapte mieux à un mur en brique sain. Celui de la de l’ancienne école de la commune a néanmoins a paru idéal au groupe de travail. Le choix d’une fresque de grande dimension, visible gratuitement depuis la voirie communale a fait l’unanimité.

La présence d’une dizaine de bénévoles a été nécessaire pour réaliser la fresque in situ. Les fresquistes étaient hébergés par la commune pendant toute la durée du chantier. Le chantier s’est déroulé du 5 au 9 juin 2023. Après la pose de deux couches de chaux, le travail de report du dessin puis la phase de colorisation de l’œuvre a pu commencer à l’aide d’un échafaudage posé par la municipalité.

Les partenaires du projet

Ce projet porté par la Communauté de Communes Arcis Mailly Ramerupt a retenu l’attention d’institutions publiques et privées qui ont soutenu la création de la fresque.

Au travers du concours d’Idées 2021 et 2022 organisé par l’Agence départementale de tourisme de l’Aube et de l’appui du Ministère de la Culture et du Conseil départemental de l’Aube, l’engagement de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, de la Fondation du Judaïsme Français et de la DILCRAH est significatif d’une reconnaissance historique, civique et pédagogique du projet.

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